par Boris » 17 Oct 2018, 22:40
Un aspect à ne pas négliger aussi est, je pense, l'organisation sur le long terme.
Avoir un aquarium ça peut être cool, joli, être tendance, etc.... Mais cela implique des engagements et une organisation qui va au-delà du simple "c'est sympa un aquarium dans le salon, c'est beau". Car il nécessite des connaissances sur l'aquariophilie en général (changement d'eau, propriété de l'eau (pH, nitrite-nitrate,...), éclairage, filtration). Puis à ça il faut ajouter des connaissances plus spécifiques en fonction de la population, des plantes, etc.... Puis ça nécessite de s'intéresser aux poissons que l'on maintien en eux-mêmes (ratio, besoins, cohabitations).
Et toutes ces connaissances il faut les assimiler et les anticiper sur une année. Comment faire quand on est en vacances? Comment faire si prévision de déménagement, enfant, .... bref comment anticiper devant les aléas de la vie.
Et le monde actuel, si égocentrique qu'il est, n'est pas préparé ou plutôt prêt à réfléchir à ça. L'aquariophilie pour des non passionnés restera un loisir secondaire, au détriment des poissons tout d'abord, puis du matériel, et donc de fait au détriment des professionnels du secteur et par conséquent au détriment des passionnés. On ne né pas passionné, on le devient. Devenir passionné d'un domaine en vogue, où il est facile et peu couteux de trouver son bonheur, c'est simple, facile. Devenir passionné d'un domaine en souffrance est très très difficile surtout de nos jours où bien d'autres problèmes viennent tracasser le quotidien de cette population ultra dynamique, surmenée, et qui par exemple, refuserait de faire l'impasse sur leur période de Congès annuel, seul moment où cette population se coupe du monde de façon encore plus égoiste.
Ce n'est donc pas impossible, puisque bon nombre d'entre nous sont en activité, ont une vie trépidante, ont leurs soucis et leurs réussites. Mais ça ne concerne en revanche qu'une certaine catégorie de personne capable d'anticiper, de se projeter et de faire quelques sacrifices. Et ça malheureusement, sacrifier des vacances (je prends cet exemple des vacances car il est pour moi le plus parlant) avec sa famille pour pouvoir s'occuper de ses poissons, très peu de personnes en sont capables ou capables de le comprendre (les conjoints des passionnés.....).
A partir du moment où l'on interagi avec du vivant, qu'il soit animal ou végétal, cela implique des responsabilités et donc des contraintes. Au jour d'aujourd'hui s'ajouter des contraintes supplémentaires alors que la vie est de plus en plus mouvementée, ce n'est pas la volonté générale. D'où je pense, la perte de vitesse de ce genre de hobby qui n'a plus le vente en poupe contrairement à d'autres loisirs.
Je prends pour exemple uniquement ce que je connais, je fais des poissons, j'ai fait et vais refaire des reptiles, j'ai fait des amphibiens, je pêche, j'ai longtemps chassé, j'ai beaucoup fait d'airsoft (pistolets à bille pour ceux qui ne connaissent pas......il y a quelques vieilles barbes ici....).
L'aquariophilie est un secteur difficile pour certaines espèces, car sous ce terme très vague, se cache en réalité une multitudes de sous-secteur tous plus spécifiques les uns que les autres. Et inégaux devant l'intérêt que portent les gens.
La terrariophilie, vous trouverez plus de personne maintenant des serpents que maintenant des lézards par exemple. Pourquoi? juste un exemple, et toujours le même, les vacances.... Un serpent (pour la majorité des espèces détenus en France) c'est un repas tous les 10 jours en moyenne, avec une possibilité de passer plusieurs semaines sans le nourrir sans risque pour lui. Un lézard, c'est quotidiennement qu'il faut le nourrir....et ça mange généralement des insectes vivants.... Idem pour les amphibiens, soins quotidiens.
La pêche, ça marche, et à tout âge, pas de réelle crise, il y en a pour tous les budgets. Certes des difficultés à trouver des eaux et espèces sauvages de qualité, mais ça se trouve. C'est ancestral, ludique, et ne nécessite que d'avoir du temps libre.... Vous n'avez pas envie d'aller pêcher, bah vous n'y allait pas.... Aucune obligation, contrainte. Sauf pour ceux qui cherchent la prise record, ou une espèce spécifique etc.... mais là on arrive dans une autre catégorie.....
La chasse, de plus en plus réservée à une certaine catégorie de personne en raison des prix. De grosses difficultés à trouver des jeunes chasseurs, du coup des coups de com' sont nécessaires, les jeunes sont ciblés pour les attirer. Ca va, ça vient.....c'est compliqué....mais surtout onéreux....
L'airsoft..... j'ai commencé cette discipline j'étais minot, en sauvage sans cadre, entre potes, dans des bois ou dans des carrières. On fixait nos propres règles, personne ne connaissait. Puis ça a eu le vent en poupe et ça l'a toujours. Avant il fallait prendre sa voiture et faire des centaines de bornes pour trouver un magasin spécialisé. Maintenant entre le web et les boutiques, on en trouve facilement à moins d'une heure de chez soi presque (encore faut-il habiter près des grandes villes....sinon internet livré à domicile). Maintenant il y a des milliers de déclinaisons, de règles, de style de jeux. Des associations de partout, des concours, des weekends complets de rencontres, c'est devenus comme le paintball, même encore plus étendu mais moins connu (à cause des règles basées exclusivement sur l'honnêteté et la bonne foi car pas de traces de peinture comme au paintball). En 20ans, on est passé de loisir marginal à un sport à part entière avec normalement bientôt (si ce n'est pas déjà fait, j'ai arrêté il y a quelques années) une fédération nationale. Là encore aucune contrainte si vous n'avez pas envie, vous n'y allez pas. Et au contraire, les vacances sont souvent l'occasion de pratiquer, comme la pêche (je ne me déplace jamais sans mon matos de pêche).
En fin de compte pour moi, les loisirs qui fonctionnent et qui fonctionneront seront ceux qui demandent le moins de contraintes possibles, car la société actuelle est impatiente, égocentrique et exigeante.
Boris
Membre Gtroph 247/94