par biodivmax » 11 Aoû 2014, 14:31
Ce n'est pas une traduction, c'est un résumé qui reprend des éléments d'autres articles et vous intéressera tous je pense.
C'est un peu comme çà que je voudrais traiter l'histoire naturelle des différentes espèces dans le futur livre.
Simochromis pleurospilus est un petit cichlidé de la tribu des Tropheines. Il habite les berges du lac Tanganyika entre 0,5 et 12 mètres de profondeur, et se nourrit seulement d’algues épilithiques (qui poussent sur les roches). C’est une espèce qui se reproduit toute l’année.
Il s’agit d’une espèce sexuellement dimorphique avec des mâles plus grands que les femelles ( 11 cm de longueur totale contre 5 à 7 pour les femelles), d’une couleur de fond vert iridescent et ornés de tâches rouges que ne possèdent ni les femelles ni les juvéniles. Les mâles adultes défendent individuellement des territoires contigus de 2 à 4 mètres carrés, qui occupent une fraction seulement du territoire disponible.
Les males défendent vigoureusement dans leurs petits territoires des ressources alimentaires distribuées de façon homogène dans le paysage, en l’occurrence des algues filamenteuses de zone de ressac. Cette défense du territoire se fait essentiellement contre les compétiteurs alimentaires, en particulier les autres Simochromis et les Tropheus moori, mais étrangement ne concerne qu’environ deux-tiers des femelles de leur espèce, le tiers restant étant autorisé à utiliser les ressources du territoire. Il semblerait que les femelles préfèrent utiliser le territoire alimentaire des mâles, car elles risquent moins de se faire évincer par d’autres herbivores, qui sont violemment repoussés par les mâles, et peuvent donc consacrer plus de temps à se nourrir et moins à éviter les agressions. Les femelles Simochromis pleurospilus étant les plus petits poissons brouteurs de leur biotope, ce sont en effet elles qui se font le plus facilement chasser par les compétiteurs alimentaires. Les mâles sélectionnent les femelles qu’ils vont tolérer sur leur territoire en effectuant des prémices de comportement reproducteur, en tournant avec la femelle, et en heurtant son abdomen, ce qui leur permet probablement de quantifier son état de réceptivité sexuelle, selon des indices visuels, olfactifs, et peut-être auditifs. Les femelles n’hésitent pas à visiter les territoires de plusieurs mâles les uns après les autres, pour profiter au maximum des ressources alimentaires disponibles.
Il semblerait ainsi que la défense du territoire par le mâle puisse générer des zones de ressources alimentaires de qualité supérieure, qui constituent par conséquent une forme d’attractif sexuel, le mâle possédant le territoire le plus riche d’un point de vue de la culture des algues attirant le plus facilement les femelles.
Les femelles, qui ne sont jamais territoriales chez Simochromis pleurospilus, se rencontrent soit dans la zone des deux mètres de profondeur, là où les mâles défendent des territoires épars mais regroupés en « leks éclatés » ( des zones assez étendues où plusieurs mâles de même espèce paradent de façon à attirer et fertiliser les femelles, et qui dans certains cas peuvent contenir des ressources utiles aux femelles), soit dans une zone plus profonde, aux alentours de 7 mètres de profondeur, là où les algues poussent encore en quantité juste suffisante pour les nourrir, mais où la plupart des autres herbivores ne se rendent pas car le milieu n’y est plus tout à fait assez riche. Il s’agit à priori dans le premier cas de figure des femelles prêtes à reproduire, et dans le second des subadultes et des femelles en incubation. Les mâles choisissent quant à eux la zone des deux mètres de fond, car c’est celle qui combine haute productivité du milieu, avec un rendement d’algues très élevé, et prédation la plus basse possible (les oiseaux piscivores plongent jusqu’à 1,8 m, les poissons prédateurs sont plus fréquents sous 5 mètres).
Les juvéniles de Simochromis pleurospilus jusqu’à quatre centimètres de long se rencontrent juste à la surface de l’eau sous les galets du ressac, car ils sont trop petits pour intéresser les oiseaux piscivores, et profitent de la productivité très haute de la zone très peu profonde inondée de lumière.
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biodivmax le 14 Aoû 2014, 09:20, modifié 1 fois.