En fait tout ce débat est très intéressant, car nous avons une approche d'endothermes, alors que nos poissons eux sont ectothermes et ne présentent de ce fait pas du tout le même métabolisme que nous. Nous avons besoin d'un apport constant d'aliments pour maintenir nos organismes à une température constante, et dépensons donc de l'énergie même au repos. Les poissons eux sont pour la plupart d'entre eux (mais pas tous, les thons par exemple sont endothermes partiels, ce qui leur permet de chasser plus efficacement) ectothermes vrais, et leur organisme est à la température du milieu ambiant, ce qui implique qu'ils n'ont pas de dépense énergétique ou presque ou repos. Ils ont besoin d'énergie pour grandir, se déplacer, chasser, défendre leur territoire ou se reproduire, mais peuvent s'il le faut rester plusieurs mois ou même années selon les espèces sans s'alimenter (certains poissons cavernicoles mangeraient en réalité une fois tous les 2 ou 3 ans...).
Donc, nous les nourrissons toujours ou presque trop, en pensant, faussement, que leurs besoins s'approchent des nôtres.
Mais...
Certaines espèces sont plus actives que d'autres.
Certaines espèces s'alimentent avec des aliments très différents les unes des autres.
Les sujets en croissance ont des besoins beaucoup plus importants.
Plus la température est élevée, plus les réactions enzymatiques sont rapides, plus le besoin en calories augmente.
Les sujets en mauvaise santé ont des besoins nutritionnels beaucoup plus élevés, pour lutter contre les pathogènes.
Les sujets maintenus dans des conditions suboptimales aussi.
Ce qui fait qu'il est très difficile de doser précisément les besoins de chacun.
Physiologiquement, un prédateur ectotherme n'a besoin de se nourrir que quelques fois par an.
Un microphage, selon ce qu'il ingère (végétal ou animal), de une fois par semaine à 4 à 5 fois par jour.
Un brouteur, plusieurs dizaines de fois par jour ( 200 à 800 fois dans la nature pour Tropheus et Petrochromis, mais sur une ressource extrêmement pauvre et peu abondante).
Il est évident que ce que nous leur donnons est trop riche, trop abondant, mais peut-être pas toujours assez fréquent. C'est compliqué...
L'idée, c'est au bout du compte d'avoir des poissons dont la taille adulte correspond à la taille dans le milieu naturel, qui ont un comportement normal pour leur espèce, et qui se reproduisent régulièrement, sans tomber malades. Et c'est possible avec des apports différents selon les aquariums, les espèces, et certainement des paramètres qui parfois nous échappent.
Donc ne pas dire que quelqu'un a tord ou raison, mais partager son expérience avec les différentes espèces pour avancer au mieux tous ensemble!