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La passion pour les brouteurs du lac Tanganyika

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Message par mauri » 14 Mar 2014, 19:24

Un grand merci pour ce boulot tres interessant, avec un style dynamique et des commentaires précis.

Je suis loin d'avoir tout regardé de pres ; on y reviendra sans doute..

Top :wink: :wink:
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Message par Tropheus45 » 14 Mar 2014, 20:27

On va peut-être les garder pour le livre :lol: là on mais l'eau à bouche :wink:
Sébastien
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Message par biodivmax » 15 Mar 2014, 13:10

Les Poissons appartenant au groupe IV sont des Petrochromis de taille petite à moyenne, peu spécialisés d'un point de vue alimentaire, et probablement proches de l'ancêtre commun entre les différentes lignées de Tropheines.
Ils seront très certainement un jour ou l'autre déplacés dans un autre genre, d'autant plus qu'Interochromis loocki fait partie de ce groupe, et n'est déjà plus considéré comme un vrai Petrochromis, car il a des dents bicuspides sur la rangée externe de la mâchoire.
Il en est apparemment de même pour Petrochromis sp. "fasciolatus red eye" et Petrochromis sp. "orthognathus Ikola", tout au moins pour les sujets élevés en aquarium, et nul doute que tous ces poissons deviendront un jour des Interochromis, avec ou non une redéfinition du genre selon la dentition des Petrochromis fasciolatus et orthognathus typiques...


L'espèce la plus primitive de ce groupe, et la seule parmi les Petrochromis à avoir la bouche orientée vers le haut, se rencontre sur tout le pourtour du lac avec des populations, ou sous-espèces (ou même espèce c'est encore une question de point de vue) locales: il s'agit de Petrochromis fasciolatus, avec une forme typique au corps grisâtre et à la nageoire dorsale bleuâtre le long des côtes congolaises, burundaises et zambiennes, et des formes un peu plus colorées le long des côtes tanzaniennes, avec en particulier une forme vert bouteille à dorsale bleu vif et ocelles oranges sur l'anale, ornée d'un superbe contour oculaire rouge vif de Mabilibili à Kekese, exportée comme Petrochromis sp. "fasciolatus red eye", et une forme au corps plus jaune à Nkondwe island, exportée comme Petrochromis sp. "fasciolatus yellow Nkondwe". A Kambwimba se rencontre une variété à la partie inférieure de la mâchoire bleue et au contour oculaire orange, à Mpondogoro une forme à corps sombre sur la partie inférieure et vert pâle sur la partie dorsale, à Nangu une forme vert très foncé presque noir, mais ces formes ne sont pas importées.
La forme la plus connue, qui se rencontre au Burundi et au nord du Congo, est caractérisée par des mâles dominants entièrement gris-bleu sauf le dos et la partie ventrale de la tête et du tronc qui sont noirs, dix barres verticales gris foncé, avec deux barres inter orbitaires grises sur le front et environ huit ocelles jaunes sur la nageoire anale. Les femelles et les individus immatures sont marron à vert blanchâtre, avec 9 à 10 barres gris foncé sur le corps et de toutes petites tâches oranges sur le corps et les nageoires.

La taille adulte de ces poissons est de 15 cm environ, et ils vivent en groupe dans les biotopes intermédiaires, où ils razzient les territoires des espèces plus territoriales.

En captivité, il est tout à fait recommandé de les maintenir en groupe nombreux ( actuellement j'ai 4 mâles et 8 femelles adultes dans une cuve de 2000 litres avec de nombreux autres tropheines) dans des bacs de grande taille, où il est facile de garder plusieurs mâles et femelles adultes en bonne condition. Par contre, si le nombre de poissons est insuffisant ( j'ai eu des problèmes à chaque fois que je suis descendu en dessous de 8 sujets adultes), un mâle devient super-dominant et massacre ses congénères, même dans une cuve volumineuse.
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Petrochromis sp. " fasciolatus red eye Mabilibili", dans toutes ses teintes changeantes...
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Message par biodivmax » 15 Mar 2014, 14:18

Petrochromis orthognathus, le poisson suivant de ce groupe, se rencontre dans le nord du lac, au Burundi à Magara, Rumonge, Gitaza et Milima, et au Congo à Luhanga, Pemba, Lueba, et sur la péninsule de l'Ubwari.
La tête et la zone sous la nageoire dorsale sont brun très sombre, avec deux barres inter orbitaires blanc perlé sur le front et une barre blanc perle derrière l'opercule. Le corps est rayé de plusieurs barres à peine discernable, sur une couleur de fond blanc olivâtre plus ou moins brillant selon l'énervement du poisson.
La nageoire anale est ornée de 7 à 8 ocelles jaunes de grande taille.
La mâchoire est isognathe, ce qui signifie que la mandibule et la mâchoire supérieure sont de même longueur.
La taille dans le milieu naturel oscille entre 10 et 15 cm.
Une variété proche ou sous-espèce se rencontre dans les environs de Halembe en Tanzanie et jusqu'à Bulu point, où se rencontre une variété qui commence à ressembler à Petrochromis sp. "orthognathus Ikola" , avec des poissons au corps jaunâtre au lieu de blanc olivâtre, et Konings a photographié il y quelques années un poisson assez semblable à Cap Tembwe au Congo (avec une nageoire anale jaune par contre), ce qui montre que des populations de cette espèce existent sur la côte centre- congolaise, mais aucune information supplémentaire n'est disponible...
Dans le milieu naturel, c'est une espèce grégaire qui rode par groupe nombreux dans le biotope rocheux et razzie les territoires des espèces de plus grande taille et territoriales. Seuls les mâles en période de frai défendent un territoire de ponte de deux mètres de diamètre en eau peu profonde dans des zones d'éboulis et de pierres de taille moyenne.
Le comportement en aquarium serait semblable à celui de l'espèce précédente, avec une agressivité modérée lors du maintien en groupe nombreux, et une agressivité plus forte en cas de maintien en couple ou en petit groupe.
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Message par Petro91 » 15 Mar 2014, 22:54

Tropheus45 a écrit:On va peut-être les garder pour le livre :lol: là on mais l'eau à bouche :wink:

Et il freine ...... :lol: :lol:
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Message par Benoit » 16 Mar 2014, 11:54

Juste une petite correction, je pense que Petrochromis orthognathus se rencontre aussi plus au sud, en Tanzanie.

Sur cette page : http://www.destin-tanganyika.com/galeri ... tegory/219

Il y a des clichés fait à Helembe et Bulu point, sans confondre avec ceux de Kekese (Ikola).

Le "red eyes" ne serait pas un fasciolatus (dixit H. Büscher).
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Message par biodivmax » 16 Mar 2014, 12:18

L'espèce suivante est beaucoup mieux connue car plus colorée et régulièrement disponible en importation, il s'agit du poisson nommé Petrochromis sp. "orthognathus Ikola", dont la répartion s'étend de Luagala Point à Msalaba sur la côte tanzanienne. Il est classiquement dit qu'il n'existe pas de variétés géographiques de ces poissons mais c'est certainement faux, car j'ai déjà maintenu deux variétés un peu différentes, et en ai vu plusieurs autres en photo qui me semblent assez distinctes aussi. Il ne s'agit tout de même que de différences assez mineure, méritant tout au plus (et encore...) un statut sub-spécifique.
La variété la plus colorée à mon avis, que l'on ne rencontre malheureusement pas en captivité, est celle qui vit de Luagala Point au cap Sibwesa, avec des poissons à la partie supérieure de la tête et du corps marron très foncé, trois barres céphaliques plus claires sur le front, la gorge blanche marquée de grosses tâches brunes, et surtout huit triangles jaune citron très vif sur la partie antérieure des flancs, séparés par des barres marron foncé qui rejoignent le dos. La nageoire anale est jaune verdâtre avec 3 à 5 ocelles jaune orangé de grande taille, la nageoire dorsale marron avec quelques tâches bleues et un liseré terminal jaune.

La variété la plus courante en captivité vient des alentours de Kekese,avec cette fois une nageoire dorsale presque toute bleue avec un très discret liséré terminal crème, la tête est presque entièrement brun foncé avec quelques vermicules gris bleus sous l'œil, sur les lèvres et sous la mandibule, les barres interorbitaires sont peu marquées, et les triangles des flancs sont plus crème que jaune. Cette variété est plus grande et plus agressive que la précédente, avec une taille maximale de 18 cm.

Une autre variété se rencontre du sud d'Ikola au cap Mpimbwe,avec des poissons aux flancs ornés de triangles jaune citron un peu terne, une dorsale d'abord bleue puis marron foncé puis se terminant par un liseré jaune, la tête est marron foncé avec des barres interorbitaires et des bandes sous ophtalmiques crème, la nageoire anale gris bleue avec des tâches ovoïdes de taille moyenne. Cette variété est assez calme et assez petite, avec une taille maximale de 14 à 15 cm.

Le comportement dans le milieu naturel est un peu moins grégaire que celui de l'espèce précédente, mais il est possible de rencontrer aussi des groupes de poissons de cette espèce qui patrouillent les zones rocheuses et intermédiaires.
Les mâles territoriaux défendent des zones de 2 m de diamètre en zone intermédiaire.
En captivité, il est possible de les maintenir en groupe assez nombreux dans des bacs de 1000 litres ou préférentiellement plus, mais ils sont plus agressifs que les espèces précédentes, et souvent un mâle dominant réclamera une grande partie du bac comme territoire. La taille en captivité peut être un problème, tout au moins chez certaines populations, dont un vieux mâle peut atteindre une vingtaine de centimètres, et développer un caractère de Petrochromis du groupe I!


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Petrochromis sp. "orthognathus Ikola" de Kekese

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Petrochromis sp. "orthognathus Ikola" de Kekese

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Petrochromis sp. "orthognathus Ikola" de Kekese

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Petrochromis sp. "orthognathus Ikola" de Kekese

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Petrochromis sp. "orthognathus Ikola" de Kekese

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Petrochromis sp. "orthognathus Ikola" de Kekese

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Petrochromis sp. "orthognathus Ikola" de Kekese

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Petrochromis sp. "orthognathus Ikola" de Kekese

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Petrochromis sp. "orthognathus Ikola" de Kekese

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Petrochromis sp. "orthognathus Ikola" de Mpimbwe

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Petrochromis sp. "orthognathus Ikola" de Mpimbwe


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Petrochromis sp. "orthognathus Ikola" de Mpimbwe

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Petrochromis sp. "orthognathus Ikola" de Mpimbwe

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Petrochromis sp. "orthognathus Ikola" de Mpimbwe
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Message par biodivmax » 16 Mar 2014, 12:30

La dernière espèce de ce groupe a été exportée depuis quelques années comme Petrochromis sp. " orthognathus tricolor", mais il a été démontré depuis qu'il s'agissait du poisson décrit comme Interochromis loocki. La localisation dans le sud du lac de ce poisson posait problème puisque le type du loocki provient de Kigoma, mais Konings a maintenant trouvé l'espèce tant à Kigoma qu'à Mboko Island dans l'extrème nord du lac, et elle se rencontre probablement un peu partout en réalité.

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Message par Benoit » 16 Mar 2014, 12:40

Oui comme certaines espèces qui sont présentes, mais discrètes et dans certaines localités, elles sont beaucoup plus abondante, comme Pseudosimochromis curvifrons qui est généralement épars, et bien plus présent dans les secteurs de Molwe à Kasanga (au moins).

Personnellement je n'ai commencé à repérer les Interochromis qu'à partir des îles de Kipili (grande densité), par la suite j'ai vu des clichés de Evert Van ammelrooy faits à Kigoma. :)
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Message par biodivmax » 20 Mar 2014, 13:59

Comme l'écrit Benoît, l'espèce est visiblement extrêmement plus fréquente dans le sud du lac à partir de Kipilli, avec des populations nombreuses dans la baie de Chimba et les alentours de Katoto en Zambie, et dans les alentours d'Isanga, de Namansi, et autour des îles de Kipilli en Tanzanie.
Il ne semble pas exister de variétés chromatiques distinctes selon les localités, ce qui pourrait s'expliquer par une plasticité comportementale et environnementale extrême, l'espèce se rencontrant tant au niveau des zones rocheuses, que des baies peu profondes riches en plantes supérieures. Par ce point, elle se rapproche écologiquement des Simochromis, qui sont eux aussi peu variables d'un point de vue géographique. Les zones où cette espèce est beaucoup moins représentées ( nord du lac) sont habitées par les espèces proches précédentes des groupes fasciolatus et orthognathus, qui entrent certainement en compétition avec les Interochromis loocki au moins dans les zones rocheuses et intermédiaires, les reléguant dans des habitats sablo-vaseux ou estuariens comme à Kigoma.
Il semble que les juvéniles en particulier se rencontrent dans les lits de plantes à feuilles rubanées comme les Vallisneria, sur les frondes desquelles ils raclent les algues épiphytes, les adultes migrant vers les zones rocheuses et intermédiaires pour racler les algues sur les rochers comme le font la majorité des tropheines.

La taille adulte de ces poissons reste assez modérée, avec 15 à 17 cm pour les mâles et 13 à 15 cm pour les femelles.
La coloration est très proche de celle des Petrochromis orthognathus vrais, avec cependant des taches oranges sur la tête et les nageoires, le corps est brun sombre sur la partie dorsale, crème sur la partie ventrale, avec des losanges indistincts au contours orange entre les deux, la nageoire dorsale est bleu ou bleu-gris, l'anale crème ou bleu pâle, ornée de multiples taches ovoïdes orange vif de grande taille.

Mon expérience de cette espèce en captivité me conduit à la penser très peu agressive tant au niveau interspécifique qu'intraspécifique, avec un comportement très calme et même un peu grégaire, des couleurs souvent bien exprimées, ce qui devrait en faire un poisson beaucoup plus recherché qu'il ne l'est actuellement. Il est même à mon avis moins agressif que les Tropheus les plus calmes, et la maintenance est possible en couple, en trio et en groupe dans des bacs de taille correcte.

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Message par Benoit » 20 Mar 2014, 16:12

L'espèce peut tout de même se battre. :)

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Message par biodivmax » 20 Mar 2014, 16:20

Je n'ai jamais dit que ce n'était pas un cichlidé! :-P
Relativisons un peu, tu as raison, c'est un poisson calme, pour un brouteur, et si je devais le classer au même niveau que d'autres espèces, je le comparerai à un Tropheus moori, un Ctenochromis horei, ou un Limnotilapia dardennei, pas à un Cyprichromis ni à un Xenotilapia...

Pareil au niveau volume, je ne m'aventurerais pas en dessous de 600 litres pour un couple et 1000 litres pour un petit groupe.

N'oublions pas que des débutants nous lisent aussi, ce n'est pas tout à fait un poisson pour débutant quand même.

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Message par biodivmax » 21 Mar 2014, 22:34

La lignée V regroupe des espèces morphologiquement diverses, qui ont toutes comme caractéristique commune leur niche écologique située plutôt dans les zones très peu profondes du lac, à tel point qu'il est possible d'en rencontrer certaines dans les rivières environnantes tant que les caractéristiques physico-chimiques de l'eau ne s'éloignent pas trop de celles du lac lui-même.
Ces espèces sont plutôt primitives, certainement très proches de la radiation basale qui a donné naissance à toute la tribu des tropheines, et toutes les espèces plus spécialisées dérivent probablement d'ancêtres proches de ces poissons.
Dans ce groupe se rencontrent les espèces suivantes:
Simochromis babaulti, Simochromis marginatus, Simochromis margaretae, Simochromis pleurospilus, Pseudosimochromis curvifrons, Ctenochromis horei, Limnotilapia dardennii, "Gnathochromis" pfefferi.

Les espèces de ce groupe rapportées au genre Simochromis (qui comprend aussi l'espèce Simochromis marginatus, qui leur est apparenté mais de plus loin selon certaines analyses génétiques), sont toutes de taille moyenne, entre 10 et 13 cm, d'apparence assez semblable, et se rencontrent dans les zones très superficielles des environnements rocheux couverts de sédiments. Ce sont des poissons qui ne descendent jamais en dessous de dix mètres de profondeur, et se rencontrent très souvent seulement dans les deux premiers mètres d'eau, où ils raclent les algues unicellulaires sur les roches dégagées des sédiments par le ressac et les vagues. quatre espèces sont décrites dans ce groupe, et il existe au moins trois formes géographiques différentes, qui pourraient être des espèces non décrites.

Simochromis babaulti est un des plus petits, avec une taille maximale de 11 cm pour les mâles et 8 pour les femelles. Il se rencontre depuis le nord du Burundi jusqu'au sud de la Tanzanie, sur toute la côte est. Il se reconnait à la présence de 8 larges bandes alternant le bleu acier au jaune citron sur les cotés, et à la courte bande noire qui orne les premières épines de la nageoire dorsale. La nageoire caudale est translucide, l'anale ornée des tâches ovoïdes. Ce sont des poissons très agressifs envers les membres de leur espèce, mais aussi envers tous les autres poissons herbivores, qui gardent un territoire centré sur une cuvette creusée dans le sable au milieu d'éboulis rocheux.

Une sous-espèce ou variété très proche se rencontre le long de la côte congolaise depuis les îles Kavalla jusqu'à au moins Kiku. Il est morphologiquement semblable au vrai babaulti, mais les barres sur ses flancs alternent le noir et le bleu gris, avec des écailles orange sur le milieu des flancs.

Une autre espèce proche, Simochromis pleurospilus, provient de la côte sud-ouest en Zambie, et se caractérise par la présence de six ou sept rangées horizontales de tâches écarlates sur les flancs. Les mâles présentent une tâche noire sur les premiers rayons de la nageoire dorsale, les femelles n'ont pas cette tâche noire, mais présentent des tâches rouge cerise sur les joues et la nageoire anale.

Simochromis marginatus a été décrit à partir d'un seul spécimen originaire de la péninsule de l'Ubwari, de 10 cm de long. La différence principale avec les espèces précédentes est la présence d'une raie noire qui court tout le long de la marge de la nageoire dorsale. Les flancs sont jaunâtres, tirant vers le vert anis sous la nageoire dorsale, les barres moins marquées que celles de Simochromis babaulti.

Simochromis margaretae provient lui de la région de la baie de Kigoma en Tanzanie. Il est presque indifférentiable de Simochromis marginatus, en dehors d'un pédoncule caudal plus long et moins haut.

Une espèce proche, au patron chromatique très contrasté, proviendrait des alentours de Ngoma au sud de l'Ubwari, avec des flancs beiges ornés de multiples et fines barres marron chocolat.

Une autre espèce encore, très proche de marginatus mais aux flancs plus clairs, se rencontre à Nyanza lac, elle présente une nageoire caudale jaune citron avec les rayons distaux noirs.

Ces poissons sont très rarement disponibles en captivité, et leur agressivité sans commune mesure avec leur taille somme toute réduite a jusqu'à ce jour rendu leur maintenance presque impossible. Nul doute qu'il faille prévoir des bacs de grande à très grande taille pour ces poissons, et envisager une maintenance semblable à celle des plus grands Petrochromis pour espérer progresser dans ce domaine.
Simochromis pleurospilus au moins, avec sa coloration très vive et originale, mériterait de figurer dans les bacs des amateurs.

Une espèce proche des espèces précédentes mais au profil du museau beaucoup plus obtus se rencontre le long de presque toutes les côtes rocheuses peu profondes, avec une variation géographique très discrète du nord au sud du lac, constituée essentiellement de changement dans les reflets des mâles, plutôt gris bleuâtres dans le nord et gris jaunâtre dans le sud, il s'agit de Pseudosimochromis curvifrons, un poisson d'une quinzaine de centimètres maximum pour les mâles et 12 pour les femelles. Les femelles restent toute leur vie gris rayé, alors que les mâles territoriaux deviennent gris brillant à reflets changeants. Les mâles défendent un territoire centré sur un creux creusé dans le sable entre deux rochers, où ils attirent les femelles pour la ponte. Ils se nourrissent comme les Tropheus d'algues filamenteuses arrachées sur les rochers.

Leur maintenance est similaire à celle des Simochromis, avec une agressivité toutefois peut être moindre.
Modifié en dernier par biodivmax le 27 Mar 2014, 09:45, modifié 2 fois.

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Message par Petro91 » 22 Mar 2014, 09:09

biodivmax a écrit:L'espèce suivante est beaucoup mieux connue car plus colorée et régulièrement disponible en importation, il s'agit du poisson nommé Petrochromis sp. "orthognathus Ikola", dont la répartion s'étend de Luagala Point à Msalaba sur la côte tanzanienne. Il est classiquement dit qu'il n'existe pas de variétés géographiques de ces poissons mais c'est certainement faux, car j'ai déjà maintenu deux variétés un peu différentes, et en ai vu plusieurs autres en photo qui me semblent assez distinctes aussi. Il ne s'agit tout de même que de différences assez mineure, méritant tout au plus (et encore...) un statut sub-spécifique.

Le souci majeur est que les importateurs ne spécifient pas, ou rarement le lieu de pêche, pour ce Petro.
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Message par Benoit » 22 Mar 2014, 09:48

Ce Petrochromis est capturé dans le même secteur que les Tropheus du même "nom", c'est à dire dans le district de Ikola (village qui n'est pas en secteur rocheux).

ce secteur se situe, en fait, entre Kekese et Isonga.
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