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La passion pour les brouteurs du lac Tanganyika

Who is Who des Tropheines

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Message par biodivmax » 23 Jan 2014, 16:13

Passons donc à la lignée II, qui correspond aux poissons de la super-espèce Petrochromis famula.
Il existe presque à coup sur plusieurs espèces proches de ces poissons, les plus petits des Petrochromis (Rappelons que génétiquement ils sont aussi différents des gros Petrochromis dont nous avons parlé plus haut que des Tropheus), avec une taille adulte de 12 à 16 cm selon les variétés géographiques. Comme Petrochromis famula a été décrit avec comme localité d'origine "lac Tanganyika" il est difficile de savoir de quelle population il est question dans la description d'origine (tout ce que l'on sait c'est qu'il s'agit d'une des formes du nord-ouest du lac), et la description des nouvelles espèces nécessitera donc en plus une nouvelle revue de l'espèce décrite.

Reste que la forme des poissons de ce groupe varie de façon importante selon la localité, si bien que la population de Nyanza lac a été importée pendant des années comme "Petrochromis polyodon", dont tout le monde ignorait l'apparence vivante à l'époque, tellement elle différait des formes "en cigare" de la côte ouest.

Les mâles de cette super-espèce, bien que beaucoup plus petits que les autres espèces de Petrochromis avec qui ils cohabitent, parviennent à maintenir des territoires rocheux dans le même biotope en sélectionnant des grottes trop petites pour les grandes espèces, et en les défendant avec ténacité. Leur territoire est assez petit, et toujours centré sur une anfractuosité où ils se réfugient en cas de danger, et qu'ils ne quittent en fait que pour se nourrir ou parader.

Les femelles et les individus subadultes se regroupent en bancs nombreux, parfois de plusieurs centaines d'individus, et errent dans le biotope rocheux en en en profitant pour razzier les territoires des gros herbivores, qui ne peuvent rien faire contre une telle horde.
C'est pour cela qu'ils sont assez faciles à capturer pour les exportateurs de poissons d'aquarium, et pourquoi les spécimen arrivent en général à une taille assez petite, et sans mâle très coloré ou presque.
Il semblerait que contrairement aux poissons de la lignée I, les femelles de ce groupe ne maintiennent pas de territoire propre dans le milieu naturel. Par contre, quand elles sont prêtes à pondre, elles quittent leur banc de "SDF" et vont s'installer dans le territoire des mâles, comme le font les femelles Tropheus.

Au niveau variation géographique, et sous réserve, il semble exister au moins 5 espèces distinctes:

- la forme du nord-ouest du lac, probablement nominale, qui se rencontre à Luhanga, Pemba, Mboko, et le long de la péninsule de l'Ubwari, en particulier à Kiriza.
Elle est importée sous le nom de Petrochromis famula "blue Bemba" ou "Ubwari blue dream", et présente un masque et des nageoires impaires bleues.

- la forme de la côte nord-est, qui présente un corps marron clair et des nageoires oranges, surtout la dorsale qui peut être très vivement colorée, et que l'on rencontre de Ruziba à Halembe, avec des populations chromatiquement intéressantes à Nyanza lac et dans les alentours de Kigoma, en particulier au cap Bangwe d'où il est exporté sous le nom de Petrochromis famula "red dorsal" ou "orange fin".

- la forme de la côte est et sud, du centre de la Tanzanie à la Zambie, avec un corps plus haut et une taille assez grande, qui se rencontre au moins de Luagala point à Chimba , avec un corps marron orné de six bandes noires, une tête marron, et des nageoires bleues vermiculées. C'est un poisson importé comme Petrochromis famula "Kamwimba", "Kapemba", "Kilewani blue mask".
Il en existe des populations importantes à Nkondwe island, à Chimba, à Karema.
A noter une forme donnée comme de Mtosi exportée par african diving il y a quelques années, et dont la nageoire n'est pas bleue, mais jaune doré.

- la forme de la côte sud-ouest, de Katete au sud de Zongwe, connue sous le nom de Petrochromis sp. "Kaiser", et caractérisée par la présence d'une barre blanc clair à violacé chez les mâles, avec un iris blanc barré de noir tranchant sur la tête brun foncé.
Cette espèce a été importée au temps de feu Africa depuis Moliro, Kalo, Kasenga, et d'autres localités proches. La plus jolie population, Petrochromis sp. "Texas gold" provient probablement de la zone entre Kapampa et Zongwe, et se rencontre encore de temps à autre.

- Enfin, la dernière espèce,est rencontrée de Zongwe à Tembwe I et peut être plus au nord, mais aucune information n'est disponible de cette zone du lac. Elle est très proche de l'espèce précédente, et n'en est peut être qu'une forme géographique. Il s'agit de la forme la plus trapue et la moins "petrochrominienne" de toutes, avec des poissons qui mesurent un petit 12 cm dans le milieu naturel, et semblent avoir plutôt un caractère de Tropheus.
Cette espèce est exportée comme Petrochromis famula Sangala des alentours de Zongwe, et comme Petrochromis sp. "Tembwe silver" de cap Tembwe. Elle existe aussi à Moba, où Konings l'a autrefois photographié.

Image
Petrochromis famula "Sangala"

La territorialité semble être beaucoup plus faible chez ces poissons que chez les autres Petrochromis, ce qui fait qu'en sus de leur taille inférieure, de nombreux aquariophiles ont relativement du succès avec ces poissons.
Modifié en dernier par biodivmax le 28 Mar 2014, 15:22, modifié 2 fois.

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Message par Petro91 » 23 Jan 2014, 20:01

C'est dans cette catégorie que devront creuser les amateurs de Petro qui veulent en élever dans des bacs de taille moyenne .... et avec des Tropheus. C'est parfait.
En plus, ils sont aussi beaux que divers. :wink:
Eric
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Message par biodivmax » 24 Jan 2014, 16:04

C'est effectivement à ce type de poissons que je pensais quand je disais que les gens avaient peur un peu abusivement de se lancer dans la maintenance de tous les Petrochromis. Je ne pense pas que les "famula" soient plus compliqués à vivre que des gros Tropheus type annectens ou "sp. Mpimbwe", dont ils ont la taille et le comportement général.

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Message par biodivmax » 28 Jan 2014, 17:50

Attaquons aujourd'hui brièvement la lignée III.
Il s'agit de celles des Tropheus, et elle a déjà été traitée par nombre d'auteurs, aussi je ne me lancerai pas dans de longues digressions.
Voyez pour cela les textes de Schupke, Tawil ou Konings si vous voulez des détails.
Globalement le nombre d'espèces et de formes varie selon les auteurs, mais nous avons toujours Tropheus duboisi en position basale, c'est une espèce ancienne qui a divergé des autres il y a environ deux millions d'années, puis les autres espèces du genre (de 7 à 10 selon les auteurs) qui ont divergé il y a 1,4 millions d'années.
Image
Tropheus duboisi "Maswa"


Parmi les différentes espèces que je pense être valide, citons:

- Tropheus moori du sud du lac, en Zambie et en Tanzanie, avec des populations distinctes au cap Chaïtika (blue rainbow moori), au cap Chikutula (Tropheus lufubu), sur la péninsule d'Inangu ( T. moori Nangu, et une espèce hybride avec T. red, T. sp. "Ilangi"), à Nzwema et au cap Kaku (T. moori "Nzema"), à Kombe et Katoto (T. moori Gombi), à Kasakalawe ( T. moori "Sunset"), sur l'île de Mbita et la baie de Chituta ( T. moori "Mpulungu"), à Isanga et Kalambo ( T. moori "Isanga", avec un morphe OB appelé "golden Kalambo"), à Kantalamba, Kambwimba et Kasanga ( Tropheus moori "red rainbow"), à Muzi (T. moori "blue blaze"), à Molwe, Samazi, Katili, Malasa et Kala (formes peu colorées non importées), à Mwinza et Isinga ( T. moori "yellow rainbow"), à Fulwe rocks (forme peu colorée), près de Wampembe ( T. moori "tanzanian Murago"), à Msamba rocks et Hinde (forme couleur bronze), à Mtosi et Kisambala (peu coloré), à Kalya, Lyamembe et Mabilibili (peu coloré).

Image
Tropheus moori "Kasakalawe"
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Tropheus moori "Kasakalawe"
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Tropheus moori "Kasakalawe"

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Tropheus moori "Lufubu"

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Tropheus moori "Kasanga"
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Message par biodivmax » 13 Fév 2014, 15:17

Sur la côte ouest-congolaise, au nord de Kiku, se rencontre une espèce proche de Tropheus moori, mais probablement différente car séparée par l'aire de répartition de Tropheus sp. "red": Tropheus sp. "Murago".
Il en existe plusieurs populations, à Mulunguzi, Kanoni, Kikoti, Tembwe deux, avec la variété la plus septentrionale, originaire d'un récif rocheux entre les estuaires des rivières Mulunguzi et Mufazi, bien connue et exportée sous le nom de Tropheus moori "Murago". Cette variété a été introduite dans le port de Moba, où elle se rencontre aussi. D'autres populations similaires, mais sans les petits points céphaliques caractéristiques de la variété "Murago", se rencontrent à Kiku, Kasenga, Kapampa et Zongwe, et présentent une tâche claire sur la partie haute du corps. La variante de Kiku est sympatrique de Tropheus sp. "red" sur toute sa répartition.
La question qui se pose, et qui nécessitera des études génétiques pour être résolue, est la nature des variétés de Tanzanie les plus septentrionales ( Kalya, Lyamembe, Mabilibili et Tanzanian Murago), que j'ai classé comme vrais moori, et qui peuvent être tout aussi bien conspécifiques des "Murago".

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Message par biodivmax » 13 Fév 2014, 15:35

Entre Nkamba bay en Zambie et Kiku au Congo, se rencontre une espèce proche de Tropheus moori et non décrite à ce jour, Tropheus sp. "red" ou "double chevron", caractérisée par la présence d'une double barre interorbitaire sur le museau. Selon les populations, les poissons présentent plus ou moins de rouge sur le corps et les nageoires, sur un fond de couleur noire.
Le long des 200 km de côte habités par cette variante, citons les variétés suivantes:
Du côté nord-est de Nkamba Bay est exportée une population appelée Tropheus "red moori Chilanga".
Du Cap Nundo et de l'île de Sumbu sont exportés des individus appelés Tropheus sp. "golden Chisanse", ou Tropheus sp. "golden rainbow moori".
Du Cap Kachese proviennent les poissons appelés Tropheus sp. "red Kachese".
De Ndole et Chimba proviennent les poissons appelés Tropheus Sp. "red Sambia moori", avec une tâche rouge vif sur la mandibule.
De Katete, Cap Chipimbi et Moliro proviennent les Tropheus sp. "red" ou "firecracker moori", caractérisés par un triangle rouge sur la partie postérieure du pédoncule caudal, et par une couleur plus ou moins rouge vif de la partie supérieure du corps et des nageoires.
De Livua provient la variété exportée comme Tropheus "bloodthroat moori" ( "gorge de sang"), qui présente une tâche rouge vif sur la zone sous maxillaire et la base de la joue.
De Lupota et Kikoki, et jusqu'à Kiku, se rencontre une variété moins rouge, mais très proche de la précédente, qui a déjà été exportée sous les noms de Tropheus "Lupota red breasted moori", Tropheus "Kiku", et Tropheus sp. "Lunangwa South".

Image
Tropheus sp. "red Moliro"

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Tropheus sp; "red Moliro"

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Tropheus sp. "red Chimba"

Les populations de cette espèces s'étendant de façon continue sur toute la zone de côte qui les abrite, il existe de plus des intermédiaires entre toutes les variétés, qui forment en fait plutôt un continuum que des populations discrètes.
Modifié en dernier par biodivmax le 28 Mar 2014, 15:28, modifié 1 fois.

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Message par biodivmax » 13 Fév 2014, 15:51

Dans la zone centrale du lac, tant du côté congolais que du côté tanzanien se rencontre une des plus grande espèces du genres, Tropheus annectens, qui peut atteindre 17 cm de long. Ces poissons se caractérisent par la présence de filaments terminaux très longs au niveau de la nageoire caudale, qui leur donnent une apparence de "queue en lyre", par quatre épines à la nageoire anale, et par un dychromatisme sexuel assez rare dans le genre (on le rencontre aussi chez Tropheus sp. "Mpimbwe" et chez certains Tropheus du groupe brichardi).
La population des îles Kavalla au Congo a été exportée sous le nom de Tropheus sp. "Kongole", celles de Kyeso et Moba, toujours au Congo, comme Tropheus annectens, et celles de la zone de montagnes de Mahale en Tanzanie ( populations de Kalugunga, Karilani, Sibwesa, Mabilibili, Isonga, Luagala Point) comme Tropheus polli, qui est un synonyme junior d'annectens ( si l'on considère qu'il s'agit de sous espèces distinctes par contre, on aura Tropheus annectens annectens du Congo, et Tropheus annectens polli de Tanzanie, ce qui se défend tout à fait d'un point de vue biogéographique).

Image
Tropheus annectens polli

Image
Tropheus annectens polli
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Message par Benoit » 13 Fév 2014, 16:13

Salut, Tropheus polli et annectens sont bien considérés comme espèces distinctes, et valides.

Extrait de Eischmeyer :
-Current status: Valid as Tropheus polli Axelrod 1977
-Current status: Valid as Tropheus annectens Boulenger 1900

FishBase:
http://www.fishbase.org/summary/Tropheus-polli.html
http://www.fishbase.org/summary/Tropheus-annectens.html

:wink:
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Message par biodivmax » 14 Fév 2014, 11:51

Y pas que des choses parfaites sur fishbase, si tu regardes de près comment différencie t'on les deux espèces?
Et bien annectens mesure 8 cm au maximum pour 17 cm pour polli, je demande à voir...

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Message par Benoit » 14 Fév 2014, 12:19

Moi itou. :wink:
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Message par gwenael » 14 Fév 2014, 13:57

Je viens de tout relire, et franchement çà mériterai d'être couché sur papier :wink: . Je pense faire parti de ceux à qui le groupe des Petrochromis, c'est "touche pas à çà p'tit con" ou encore http://www.youtube.com/watch?v=gNI9a-K1JoU , même si j'ai commencé à mettre le doigt dans l'engrenage avec des P. trewewasae (ils sont encore jeunes mais pour l'instant tous va bien).

Bref un grand merci pour tous ces éclaircissements, j'attend avec impatiences la lignée IV.
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Message par Tropheus45 » 14 Fév 2014, 18:34

Allez je me lance car ayant discuté autant avec AD Konings ou Strumbauer à ce sujet et l'annectens et le polli sont le même et il est vrai que à un moment ceux de droite du lac sont appelé polli et ceux en face annectens oui il y a une différences ceux de Tanzanie sont plus claire plus bleu :wink:
Sébastien
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Message par biodivmax » 20 Fév 2014, 14:31

Attaquons aujourd'hui un sujet fort épineux: la super espèce Tropheus brichardi.
C'est certainement d'un point de vue taxinomique le groupe de Tropheus le plus compliqué à classer, avec probablement 4 ou 5 espèces proches réparties sur les côtes centrales des deux cotés du lac.
Selon Konings il n'y aurait qu'une seule espèce, selon Schupke et Tawil 4 à 6, et de plus les différents auteurs ne voient pas les mêmes choses aux mêmes endroits, ce qui n'arrange rien: selon Schupke par exemple, on rencontre 4 espèces distinctes de ce groupe à Nyanza lac au Burundi, et au même endroit Konings dit n'avoir observé en plongée qu'une seule espèce, l'espèce type du groupe, et la seule décrite à ce jour, Tropheus brichardi (le "moori chocolat"). Selon Brichard, qui avait aussi plongé là, il existe probablement seulement une espèce, mais très variable d'un point de vue chromatique...
J'aurais tendance à me ranger derrière eux, le biotope étant assez pauvre, avec des roches seulement le long du rivage mais pas en dessous de 3 m de profondeur sauf sur une petite zone rocheuse au bout de la corniche, et il me semble peu probable qu'un tel biotope puisse abriter plusieurs espèces extrêmement proches.
Il n'en reste pas moins que plusieurs espèces sont à décrire dans ce groupe, dont la répartition est très étendue.

La première espèce, Tropheus brichardi, vit donc entre Kigwena et Nyanza lac dans le sud du Burundi pour sa forme typique, avec un dimorphisme sexuel marqué puisque les mâles possèdent une selle jaunâtre sur le dos entre les quatrième et onzièmes épines dorsales, et une tâche jaune brillante sur la partie inférieure de l'abdomen, alors que les femelles restent marron chocolat avec 9 barres sombres, comme les juvéniles.

Une variante très proche mais plus terne se rencontre à Gombe, avec des poissons presque entièrement bruns foncés (peut être issus d'une hybridation ancienne avec Tropheus sp. "black").

Une autre population ou espèce proche, toujours sexuellement dichromatique, se rencontre de Mwangongo à Halembe, au nord du delta de la Malagarasi. Cette forme a été importée de Kigoma et cap Bangwe, d'Ujiji et de Katonga, et des alentours du village de Bulombola (Tropheus sp. "Bulombora"). Les plus jolis spécimen proviennnent de cette dernière localité, avec des mâles bruns ornés de jaune vif dans la dorsale, la nageoire pectorale et la partie inférieure de l'abdomen, et des femelles brun jaunâtre avec toutes les nageoires jaune vif, sauf la caudale qui est brun sombre.

De l'autre côté du lac, sur la côte congolaise, cette espèce est présente depuis Uvira dans l'extrème nord jusqu'à Kalemie, avec des populations d'aspect assez différent les uns des autres:
A Makobola se rencontre une variété très variable au niveau coloration, probablement issue d'hybridation avec les variantes proches de Tropheus sp. "black" d'Uvira et de Pemba.

A Zinzia, Pierre Brichard avait découvert une variété verte foncée avec une tâche jaunâtre indistincte sous la dorsale.
Entre les embouchures des rivères Kabogo et Muzimo se rencontre une population gris-souris avec des reflets rosâtres, et 7 à 9 bandes plus claires, présentant des nageoires jaunes en dehors de la caudale brun sombre, avec une très discrète tâche operculaire.

Entre la rivière Muzimo et la baie de Kabimba se rencontre la variété la plus attrayante de cette côte, le Tropheus "canary cheek", gris souris sombre avec des barres plus claires, les nageoires jaune-gris à jaune citron vif en dehors de la caudale brun sombre, et surtout une tache operculaire jaune vif qui brille comme un fanal dans les zones d'anfractuosités où il fait son territoire.

Une population très restreinte, isolée dans une petite baie au sud de la baie de Kabimba, a été exportée comme Tropheus "Chiwa", les mâles sont brun chocolat avec 8 à 9 barres verticales plus claires, les nageoires jaune sauf la caudale brun sombre, la moitié antérieure de la tête gris clair, les femelles n'ont pas de gris sur la tête.

Du sud de la baie de Kabimba aux îles de Kavalla, et de là au cap Bwana Denge, se rencontre la variété exportée comme Tropheus "Kavala", grise sombre avec les nageoires jaunes sauf la caudale brun sombre.

Du cap Bwana Denge à Kalemie, de part et d'autre de l'estuaire de la Lukuga se rencontre la variété exportée comme Tropheus "Kalemie" ou "Kaniosha", brun gris foncée avec une dorsale jaunâtre et un masque orange.

Plus au sud, des variétés peu colorées de ce groupe ou du suivant se rencontrent au cap Tembwe et dans les alentours de Mtoto, mais cette zone est très peu accessible et peu d'informations fiables sont disponibles...

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Message par biodivmax » 12 Mar 2014, 11:09

Très proches des précédents mais je pense assez distinct pour mériter un statut spécifique, le Tropheus connu comme Tropheus sp. "Ubwari green", importé sous forme de juvéniles peut-être pas de pure race par Fishes of Burundi, et qui se rencontre de Kasimia à Katende, dans la région de la péninsule de l'Ubwari dans le nord du lac sur la côte congolaise. De légères variations de patron chromatique permettent de différentier quelques subpopulations, le vrai "Ubwari green" vient des zones rocheuses allant du cap Banza au cap Caramba, les individus de la région du cap Katende sont plus verts mais leurs bandes sont moins larges, ceux de la région de la baie de Kasimia entre la péninsule de l'Ubwari et la côte congolaise sont plus verts-bruns. Globalement, la couleur de base est le vert-brun pour tous, avec des barres verticales vert-jaune à jaune et visibles seulement sur l'avant du corps chez les mâles adultes, et sur tout le corps chez les jeunes et les femelles. Chez les plus beaux spécimen les bandes vert-jaune présentent en plus des écailles orange-rouge ou sont même complètement oranges ( introgression possible avec le Tropheus sp. "black Caramba" qui vit sympatriquement avec cette espèce, reste à savoir si cette introgression est naturelle ou due à l'élevage en bassin). L'iris est bleu, la caudale fourchue. Il faut noter qu'il s'agit d'une espèce de petite taille (8-9 cm maximum), assez colorée, mais très rarement disponible.

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Message par biodivmax » 12 Mar 2014, 11:26

Très proches encore, mais suffisamment différents eux aussi pour mériter un statut spécifiques, les poissons importés sous le nom de Tropheus "Malagarasi" ou "green moori", "green wimple", Tropheus "Lufugu", Tropheus " Karago", qui proviennent de la zone située au sud du delta de la Malagarasi et au nord de l'embouchure de la rivière Lufugu en Tanzanie.
La couleur de base est le vert olive foncé, avec une tâche jaune citron sur la partie dorsale du corps, un peu derrière la tête, parfois décrite comme une barre mais elle n'atteint jamais le ventre du poisson. Cette tâche est plus grande chez les mâles dominants. L'œil est bleu ciel, les nageoires de la même teinte que le corps, avec un aspect très fourchu de la caudale. Les juvéniles présentent des barres crème sur le corps, mais elles disparaissent totalement chez les adultes. La taille est de 10 à 12 cm maximum, avec une agressivité plus importante que bien d'autres variétés, qui rend la reproduction un peu aléatoire.
D'autres populations de cette espèce, mais dépourvues de tâche jaune et donc sans grand intérêt chromatique se rencontrerait au cap Kabogo et dans les alentours de Halembe, mais ne sont pas importées.
Selon Schupke il existerait aussi une population de cette espèce, nettement moins colorée, dans la région de Kigoma, le long des montagnes de Ngombe, et une autre dans la région de Rumonge au Burundi, encore moins colorée et peut-être attribuable à une autre espèce du complexe brichardi.

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