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Discussion : Croisement des espèces?

Vous cherchez des conseils sur la maintenance de vos poissons
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Message par biodivmax » 02 Juil 2015, 15:06

C'est un problème plus complexe qu'il n'y paraît pour plusieurs raisons:
1) Nous ne connaissons pas toutes les variétés géographiques de toutes les espèces, et pas très précisément l'origine exacte de certains des poissons que nous maintenons (les exportateurs parfois "arrangent la vérité" à leur sauce).
2) Il existe parfois des variations chromatiques locales très discrètes, qui font que deux poissons de phénotype légèrement différents vont être assimilés comme de la même variété géographique, alors qu'ils sont de populations proches mais distinctes.
3) Il existe aussi des poissons dont les populations suivent un gradient phénotypique sans réelle limite géographique fixée, ce qui fait que les lots d'importation comprennent des individus légèrement différents entre eux, voire intermédiaire entre deux variétés géographiques que l'on croyait bien définies.
4)La coloration des poissons varie selon leur âge et leurs conditions de maintenance, ce qui fait que des amateurs peuvent croire que des poissons différents d'apparence sont d'espèce différente ou de localité différente, alors que ce sont les mêmes, mais à des époques différentes de leur vie.
5) Les amateurs ne sont pas toujours conscients de ces pièges, et en toute bonne foi se trompent et diffusent des poissons qui ne sont plus de race pure.

Quelques exemples:

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Interochromis loocki est censé être pareil partout où on le rencontre, avec une répartition qui couvre la quasi-totalité du lac, mais personne n'a vu des individus de toutes les populations à tous les stades de leur développement, alors peut-on mélanger les poissons de localités différentes? (Ici un poisson des îles au large de Kipilli)


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Petrochromis trewavasae se rencontre dans une zone qui va du nord de la Zambie au sud du Congo, et Est-ce que tous les individus de toutes les populations ont comme ces adolescents de Moliro le tour de l'œil bleu? Certaines photos de poissons de cette espèce ne montrent pas ce bleu, mais Est-ce parce qu'il s'agit d'une variation individuelle, locale ou liée au stade de développement du poisson?

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Nous en savons plus sur Tropheus duboisi "Maswa" que sur bien d'autres espèces, mais la bande jaunâtre change tellement au cours de la vie d'un sujet qu'il est impossible de savoir de quelle zone de la grande répartition de l'espèce dont il proviennent. Et doit on mélanger des sujets de Halembe et d'autres de Karago, sachant qu'ils sont géographiquement isolés mais phénotypiquement semblables? Cette espèce se raréfiant dans le milieu naturel, quels sujets choisir pour la réintroduire le cas échéant? Et d'où proviendront les géniteurs?

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Là c'est plus facile, Tropheus sp. "niger Pemba" est une sous-espèce géographiquement limitée à quelques centaines de mètres de côtes dans le milieu naturel, et même si les individus des populations voisines de cette variété peuvent lui ressembler, elles ne sont pas exportées, donc il n'y a pas d'erreur possible sauf mauvais étiquetage des poissons.

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Et là c'est insoluble, car Tropheus sp. "red" (ici un sujet de Moliro) se rencontre sur plus de 200 km de côtes dans le sud-ouest du lac, avec des sujets intermédiaires entre les populations exportées, si bien qu'un "Moliro" peut ressembler à un "Chipimbi" et ainsi de suite. Un choix phénotypique s'impose alors, mais pas trop strict puisque des poissons intermédaires existent dans le milieu naturel.

En résumé, il est préférable à mon avis de garder ensemble des sujets de localité géographique identique (ce qui signifie du même biotope local, pas du même village si le biotope s'étend sur plusieurs villages), et considérer toute population distincte comme une "espèce" à part entière, en écartant les sujets dont l'origine est inconnue ou douteuse.

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Message par davel91 » 02 Juil 2015, 15:47

Merci pour ce petit reportage Jérôme...

Il est vrai qu'en lisant tes commentaires j'ai pensé au tropheus yellow rainbow... Une même sous-espèce et on y retrouve musanga, nkonde, linangu, nangu, chilambo, kabeyeye... Des termes de localité mais aussi de sélection naturelle ou de la main de l'homme.

On veut reproduire à l'identique des tropheus ou petro fidèlement à leur état sauvage dans le lac, mais il faut avoir conscience aussi que dès le départ c'est peine perdu, car l'environnement d'un aquarium, aussi grand soit-il, impactera la morphologie de ces derniers.

J'ai tendance à considérer le mélange d'une sous-espèce à un métissage plutôt qu'à une hybridation, mais pas de la à reproduire toutes les espèces de yellow rainbow cités ci-dessus entre-elles ?? Non.
David - membre 245/91
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