par Robert » 21 Aoû 2012, 15:50
Bonjour à tous,
Je vais tenter de vous expliquer que le problème pour la maintenance et la reproduction des espèces du Tanganyika et plus encore pour les espèces du Malawi résident dans la composition « naturel » de notre eau en Europe. Le premier qui avait soulevé le problème est Targal, un ancien de l’AFC et que Denis a connu.
Dans toute l’Afrique, il n’y a jamais eu de dépôt marin sauf dans quelques dépressions en Tunisie. Au contraire, une grande part de la surface est d’origine volcanique, surtout en Afrique de l’Est. Donc la présence de calcium sous forme de HCO3- est quasiment nulle dans la totalité des eaux africaines.
La composition du l’eau du lac Tanganyika pour les grandes parts de sels :
En HCO3- et en meq/litre (forme ionique)
Na+ 2,47
K+ 0,9
Ca+ 0,49
Mg++ 3,6
CO3-- 6,71
Cl- 0,76
SO4-- 0,15
Salinité : 0.530 pour mille (g / l)
Cations 7,46 ; anions 7,62
IL Y A 7x moins de Ca que de Mg
Lac Malawi
En HCO3- et en meq/litre (forme ionique)
Na+ 0,91
K+ 0,16
Ca+ 0,99
Mg++ 0,39
CO3- 2,36
Cl- 0,12
SO4—0,11
Salinité : 0.530 pour mille (g / l)
Cations 2,46; anions 2,59
Il y a trois fois plus de sels dans l’eau du lac Tanganyika que dans celle du Malawi d’où grosso-modo une conductivité 3x moindre dans le Malawi. Biblio : Beadle, L.G. The inland waters of tropical Africa1974 :pp363
En Europe du Sud, la quasi totalité de la surface a été couverte par la Téthys, un paléo-océan d’où ces énormes dépôt de calcium sous diverses formes. La composition de l’eau est souvent inverse à celles des lacs africains car nos eaux remferment plus de calcium que de magnésium dus aux dépôts marins. Quelques régions sont épargnées et possèdent une eau « normale » tels que l’Auvergne (Volcanique) les Vosges, la Bretagne (plateau Armoricain, à condition de la prélever avant le passage des cochons). Ces régions sont pauvres en minéraux. Là, de toute façon, il faut rajouter des sels.
Dans les régions où l’eau est de conductivité moyenne (300 à 600 µS/cm-1 ) il faut aussi rajouté des sels afin de rétablir une dominance du Magnésium. Pour les autres eaux de conductivité supérieure à 1000, utilisez un osmoseur c’est plus sur.
Petit rappel
Enfin, il faut bien mettre de l’eau dans le bac. Sur ce plan, tous les aquariophiles ne sont pas à la même enseigne. Suivant la région, l’eau sera plus ou moins dure, douce, chargée en nitrates, en chlore, en produits de traitement amont, en décapants de conduite après travaux importants, etc. Si vous avez la « chance » de disposer d’une eau faiblement chargée en nitrates et en chlore, cette eau peut être utilisée directement dans le bac à partir du réseau d’adduction. Les résultats bactériologiques laconiques sont bien affichés aux portes des mairies et certains sites, mais ceux-ci ne sont qu’un trompe-l’œil pour l’aquariophilie, bien que la norme OMS des nitrates soit fixée à 50 ppm, et tous les prestataires de l’eau se réfugient derrière ce seuil « acceptable » pour l’homme mais ne l’est pas forcément pour les poissons exotiques. Ici, la limite maximale est de 30 ppm, et pour le chlore elle est de 0 ppm. Lorsque l’on sait qu’en période « vigie-pirate » la dose est doublée voir triplée, des mesures conservatoires devront être prises afin d’éviter à nos poissons des yeux troubles, un mucus partant en lambeaux et des branchies brûlées.
Les nitrates ne peuvent être éliminés qu’à 95 % avec un osmoseur, mais dans ce cas tous les autres sels dissous le sont aussi et l’eau osmosée n’aura que 30 µS/cm-1 et l’adjonction de sels rétablira la situation. Le chlore est aussi éliminé par l’osmoseur. Les membranes semi-perméables des osmoseurs supportent le chlore, ce qui n’était pas le cas pour les osmoseurs de première génération. L’utilisation de l’osmoseur est actuellement la seule façon de retirer les nitrates.
Pour éliminer le chlore, il existe plusieurs méthodes. La plus simple consiste à aérer l’eau avec un diffuseur pendant 24 hr, le chlore est un gaz très volatile, il s’élimine de lui-même par dégazage. Il a encore la filtration sur charbon actif (à éliminer après utilisation) et la méthode du piégeage du chlore à partir de molécules colloïdales et de chélateurs (produits « traitement » de l’eau en magasins spécialisés). Ce dernier procédé n’est qu’un pis-aller, il neutralise, mais n’élimine rien, le chlore piégé est captif dans l’eau, il ne sera éliminé qu’avec des changements d’eau neuve, qui elle est à nouveau chargée en chlore, nous tournons en rond. C’est la solution ultime si les deux premières façons d’éliminer le chlore ne peuvent pas être mises en œuvre.
Bonne maintenance et repro